Tridium (Hôte)
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LA FORMATION DES MINEURS DANS UN PAYS MINIER
Par TRIDIUM
En ce mois de mai 2008, fête des mineurs, célébrée encore cette année, discrètement, comme à l’accoutumée, au risque de passer pour un fait anodin voire même anonyme ; il me plait de m’appesantir quelque peu sur le devenir du secteur minier, en tentant de susciter des réactions sur un thème , lié à la vision et à la stratégie de la formation pour les entreprises minières de demain.
En effet, cette fête des mineurs, au-delà de la symbolique qu’elle représente, en tant que date historique, dans l’esprit et l’affect de tout mineur algérien, reste une étape de méditation pour toute la trajectoire accomplie par un savoir faire minier, à travers toutes les réalisations accomplies, soit dans la recherche et l’exploitation de notre vaste pays, ou dans l’exploitation pure et dure des mines et carrières.
La philosophie de tout cadre algérien étant de savoir partager ses expériences et ses interrogations avec toutes les bonnes volontés il y a lieu de souligner malgré toutes les médisances colportées ça et là , que le secteur des mines a été incontestablement pendant plus de trois décennies , la base pourvoyeuse de matières premières pour les industries algériennes toutes filières confondues, ainsi qu’une industries, partant du fait que la formation était
précocement inscrite comme une priorité cardinale, dans les préoccupations de ce secteur et que l’art du métier lui, avait été hérité des anciennes mines coloniales et développé après l’indépendance, par des compétences opérationnelles avérées tirées soit de l’assistance technique étrangère, soit des vagues d’ingénieurs et de techniciens formés dans les prestigieuses écoles de mines Soviétiques et Européennes.
Il va sans dire que la politique de formation de l’époque, en tant qu’investissement immatériel a permis de maintenir un secteur aussi difficile que les mines, dans un équilibre assez positif, dont les effets se font ressentir encore jusqu’à l’heure compétences , pour des raisons diverses.
Le secteur minier n’a pas connu que des désinvestissements en matière d’équipements, durant les deux dernières décennies, l’investissement dans l’homme a connu lui aussi un coup dur, du fait de la fermeture des centres spécialisés, du départ de l’assistance technique étrangère des pays de l’est de l’Europe, et leur remplacement par des pro faces du métier qui n’ont fait que maintenir une formation dur le tas, permettant tout juste la survie des métiers.
Le désarroi actuel ressenti par les entreprise de l’Industrie extractive pour la relève d’un main d’œuvre qualifiée devenue de plus rare, n’est pas seulement lié à une crise de moyens. Il est une réaction normal et logique face à l’absence quasi-total de structures de formation adaptées. Une absence supplée difficilement par des recettes locales e formation sur le tas, permettant tout juste d’assurer une production à la limite de l’équilibre, alors que les technologies dans les équipements et les techniques extractives sous jacentes, avancent à pas de géant, sous d’autres cieux.
La fermeture des rares centres de formation dans les métiers des mines, et la non inscription de ces métiers dans la nomenclature de la formation professionnelles étatique, a eu incontestablement un effet des plus désastreux, sur ce secteur , dont les conséquences commencent à se ressentir à présent ;
Les politiques imposées par certains managers loin de toute réalité minière, et leurs visions macro-économiques importées, ont altéré les fondements de cette noble industrie, et dépravé sa culture, au risque de constituer une menace permanent et latente pour son devenir.
L’état en tant qu’organe régulateur , doit investir dans tous les paliers de la formation minière, pour perpétuer la tradition minière dans ce pays et assurer le maintien et le développement des qualifications spécifiques à ce secteur, qui connaît de plus en plus des déperditions e compétences et en savoir faire difficilement remplaçables .
La pénurie d’emplois qualifiés dans les mines et leur non-renouvellement pour défaut de structures adéquates, risque d’avoir des conséquences sur cette industrie, en détournant et en décourageant tout partenaire intéressé par ce secteur ; car les entreprises preneuses ne voient guère d’intérêt à supporter elles mêmes le coût de la formation dans les métiers des mines où le retour de l’investissement s’apprécie à moyen terme, si ce n’est à long terme.
L’insuffisance de bons emplois, dans toute industrie, est une des causes de la baisse de rendement, de l’insatisfaction des producteurs et provoque des retards dans la reprise économique par la voie du partenariat ou de la privatisation, laquelle affiche entre autres exigences, la mise à niveau des ressources humaines….
Les solides emplois des mineurs ou techniciens des mines qui permettaient à un certain moment de meilleurs rendements, moyennant une formation assurée par des centres spécialisés non encore fermés et par le contact enrichissant avec les compétences étrangères de l’assistance technique en ployée.
La fermeture des trois centres de formation aux métiers des mines (Ain Taya-Miliana-Ouenza), a sévèrement touché le secteur, sans être supplée par d’autres structures de substitution.
Il est également très fâcheux que l’état n’ait pas songé à ouvrir des filières « minières » dans les centres de formation professionnelle, situés à proximité des unités minières.
Sur le plan de la formation de l’encadrement, les structures actuelles, en dépit des efforts louables consentis, n’arrivent toujours pas à avec les exigences des entreprises minières, en formant des profils inadéquats :
Un grand pays minier comme l’Algérie, ne mériterait-il pas d’avoir sa propre « Ecole des Mines » !
Etant un pays qui ambitionne de réaliser de grands projets de partenariats, l’élément humain devra revêtir une préoccupation toute particulière, car il n’est de secret pour personne qu’à l’ère de la mondialisation et de l’économie de marché, la compétitivité des entreprises de joue sur l’intelligence de leurs salariés et de leurs dirigeants.
Combien d’entreprise algériennes ont été contraintes de déposer la clé sous le paillasson, non pas à cause du manque de moyens puisque leurs liquidations ont démontré ultérieurement des potentialités latentes insoupçonnables, mais à cause de l’incompétences et du manque de discernement de leurs dirigeant.
Savoir trouver les mécanismes de récupération et de perpétuation des emplois que les politiques dé filantes avaient supprimé en aval par leurs effet, telle est la priorité à laquelle devrait s’atteler nos experts en ressources humaines….
La stratégie des entreprises minières de demain, doit reposée sur le maintien d’un niveau de qualification pour les métiers de base, capable d’assurer la croissance attendue qui ne peut se faire qu’avec la mise en œuvre d’une politique de formation à la mesure des ambitions projetées.
L’Algérie aurait beaucoup à gagné en investissant dans l’intelligence de ses hommes et dans leur créativité, car comme se plaisait à le répéter un penseur Algérien, « dans l’économie de l’intelligence, l’épargne est ruineuse ».
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